Visite du ministre ivoirien de l’Enseignement supérieur au Cnam Paris
17 novembre 2021
Il s’agit de proposer plus de formations répondant aux exigences du tissu économique local et, à travers ce principe, favoriser l’insertion sociale et le développement de l’activité sur place.
Mercredi 17 novembre 2021, salle de direction du Cnam.
Adama Diawara, accompagné d’une délégation d’enseignants et de scientifiques, a été reçu par Olivier Faron, administrateur général du Cnam, qui a tenu à rappeler « l’importance du lien qui existe entre le Cnam et l’État ivoirien en matière de formation, lien qui a vocation à se poursuivre tout en se renforçant ».
Précisément, la visite du ministre ivoirien de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique avait pour but de faire le point sur les enjeux actuels, les projets en cours et ceux à venir. Adama Diawara de préciser que « la Côte d’Ivoire connaît aujourd’hui une inadéquation entre formation et emploi de par le manque d’interaction entre les formations proposées et les besoins des acteurs socioéconomiques ivoiriens ».
Bien entendu, des filières existent déjà, coconstruites avec le Cnam. C’est particulièrement vrai pour la comptabilité, comme l’a justement souligné Moussa Diaby, le directeur de l’Institut national polytechnique Félix Houphouët-Boigny-Cnam. Mais ce n’est pas pour autant assez. Il faut aller plus loin, répondre aux nouveaux besoins. Le maître mot est employabilité : former des personnes là où des postes les attendent. C’est précisément pour son savoir-faire dans ce domaine que le Cnam est appelé en renfort pour apporter encore plus.
Ouvrir le champs des possibles
13 branches professionnelles ont été identifiées comme porteuses d’avenir en Côte d’Ivoire, parmi lesquelles le bâtiment, l’agroalimentaire, l’industrie, la communication et le numérique. Il s’agit pour le ministre ivoirien « d’adapter le pays à la réalité économique actuelle ».
Pour cela, il faut imaginer des cursus qui permettent de répondre aux préoccupations d’une jeunesse ivoirienne souvent mal préparée aux enjeux du monde du travail. De fait, un nombre croissant d‘étudiants ivoiriens ne trouvent pas de travail à la fin de leurs études. Un travail du monde académique doit donc s’opérer pour créer des parcours professionnalisants, tout cela en complément de la réforme locale du BTS. C’est donc là que le Cnam est attendu à travers plusieurs nouveautés dans le partenariat entre les deux entités :
- appui à la création des licences professionnelles ;
- appui à la création de MOOC sur l'entrepreneuriat ;
- mise en place du dispositif VAE et VAPP en cohérence avec le système européen LMD ;
- cotutelles de thèses professionnalisantes ;
- mobilité encadrée sur des formations en géomatique et topographie ;
- création d’une plateforme numérique dédiée pour suivre des cours à distance.
À ce propos, Thibaut Duchêne, adjoint de l'administrateur général du Cnam en charge de la stratégie et du développement, a émis l’idée que « le Cnam Côte d’Ivoire devienne une sorte de hub de la formation à distance pour toute la région », par nature plus flexible que l’apprentissage en présentiel. Une façon simple de faire profiter à plus de monde de cette offre élargie, donc à l’extérieur des frontières du pays.
Un calendrier ?
Si tout se passe bien, c’est-à-dire si les délais sont tenus (et ils le sont jusqu’à présent) « les nouvelles licences professionnelles pourront être proposées au public ivoirien dès la rentrée académique de 2022 », a précisé Armel Guillet, directeur de Cnam Entreprises. Elles rejoindront les 6 titres d’ingénieur, les 2 masters et les 2 diplômes en comptabilité actuellement disponibles.
Aujourd’hui, ce sont 1500 auditeurs qui sont formés chaque au Cnam Côte d’Ivoire, dont les deux tiers en comptabilité. La seule question qui reste en suspens est la suivante : combien seront-ils quand l’offre sera plus abondante ? « Beaucoup ! » espère-t-on de part et d’autre…