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Portfolio
Sur les chemins de l’exil...
L’extraordinaire courage
des femmes
Selon l’Organisation internationale des migrations (OIM), près de 2500 personnes ont perdu la vie
enMéditerranée sur les cinq premiers mois de l’année 2016. Nous ne pouvons pas rester indifférents.
360 degrés
P
lus de neuf mois après la noyade du petit Aylan,
enfant syrien de trois ans dont le corps sans vie a
été retrouvé sur une plage turque, et dont la
photo, largement diffusée, est devenue le symbole du
drame des migrants, l’urgence humanitaire est plus que
jamais d’actualité. En effet, soixante millions de per-
sonnes sont aujourd’hui déplacées par les guerres ou les
persécutions. Il s’agit de la plus grande crise migratoire
que connaît actuellement le monde depuis la Seconde
Guerre mondiale et un grand défi pour l’Europe qui se
retrouve directement confrontée à un afflux massif de
réfugiés.
Pour la première fois depuis le début de cette crise, plus
de la moitié de ces personnes migrantes sont des
femmes. Elles sont en effet les premières victimes des
conflits dans le monde. Et souvent, elles n’ont pas
d’autres choix que de fuir les violences de leur pays d’ori-
gine en prenant les chemins de l’exil. Sur la route, les
femmes qui voyagent seules ou accompagnées de leurs
enfants, les femmes enceintes ou allaitantes, les adoles-
centes et les personnes âgées sont particulièrement vul-
nérables. Au cours de leur migration, elles sont
directement exposées à la violence, notamment sexuelle
des autres migrants, des passeurs, voire des autorités
policières dans certains pays de transit.
Afin de rendre hommage à ces femmes, héroïnes mal-
gré elles, qui trouvent le courage de vivre et survivre
après tant d’épreuves traversées, le Conservatoire natio-
nal des arts et métiers, en partenariat avec le Haut-
Commissariat des Nations unies pour les réfugiés
(UNHCR), présente l’exposition S
ur les chemins de
l’exil… L’extraordinaire courage des femmes
. Qu’elles
soient afghanes comme Beghum, syriennes comme
Maneera, burundaises comme Mwamini, karènes
comme Baw… l’histoire de chacune de ces femmes est
unique. Leur portrait témoigne de leur force et de la très
grande résilience dont certaines font preuve. Comme
sœur Angélique, qui elle-même déplacée, aide depuis dix
ans les femmes congolaises rescapées des sévices per-
pétrés par l’Armée de Résistance du Seigneur (LRA).
Comme Yusra, jeune syrienne, qui s’est jetée à l’eau avec
sa sœur pour pousser jusqu’à l’île de Lesbos le canot
bondé dans lequel sa famille et elle avaient pris place.
Réfugiée en Allemagne, elle s’entraîne aujourd’hui acti-
vement en espérant être sélectionnée pour les Jeux
olympiques de Rio.
Au-delà de leur exil ce qui lie chacune de ces femmes
entre elles, c’est leur souhait de retourner dans leur pays
d’origine quand la guerre sera finie.
Sophie Grallet
Haut-Commissariat des Nations unies
pour les réfugiés (UNHCR)
L’UNHCR a été créé en 1950. Son objectif premier est
de sauvegarder les droits et le bien-être des réfugiés et
apatrides. Il cherche à garantir à toute personne asile
et refuge dans un autre État, tout en préservant la pos-
sibilité pour elle de retourner, librement ou volontaire-
ment, dans son pays d’origine, de s’intégrer sur place
ou de s’installer dans un pays tiers.
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