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Suite à l’appel du président de la République en
faveur de l’accueil des réfugiés issus du Proche-
Orient, vous avez souhaité que le Conservatoire
national des arts et métiers participe à cet élan de
solidarité nationale. Dans quelle mesure
l’engagement du Cnam vous semble-t-il important ?
Nous sommes aujourd’hui confrontés au plus grand
afflux de migrants et de réfugiés depuis la Seconde
Guerre mondiale. Selon le Haut-Commissariat des
Nations unies aux réfugiés (HCR), on compte en effet
plus de 60 millions de personnes déplacées par les
guerres ou les persécutions à travers le monde. Une
situation nouvelle que l’opinion publique a feint de
découvrir lors de la publication des photographies d’Ay-
lan, cet enfant syrien retrouvé noyé sur une plage
turque. Cette crise migratoire touche massivement et
directement l’Europe. Depuis le début de l’année, près de
40000 personnes sont ainsi arrivées rien qu’en Italie et
plus de 2500 autres ont perdu la vie en tentant de traver-
ser la Méditerranée. Derrière ces chiffres, qui par leur
ampleur apostrophent déjà, se cachent des populations
particulièrement vulnérables, ayant fui les conflits ou les
répressions, et suivi les chemins de l’exil au péril de leurs
vies.
Personnellement, je suis sidéré par cette tragédie huma-
nitaire. Collectivement, j’ai souhaité que notre établisse-
ment prenne une part significative à l’effort de solidarité
auquel le président de la République a appelé l’ensemble
des composantes de la Nation à l’automne dernier. À tra-
vers cet engagement citoyen, nous souhaitons assurer
pleinement notre mission de service public d’enseigne-
ment supérieur, de recherche, et de diffusion de la
culture scientifique et technique. Mais, il fait aussi de
nous les héritiers fidèles des engagements pris par
l’abbé Grégoire, le fondateur du Conservatoire, qui fut
toute sa vie un homme de conviction en se battant pour
faire triompher les valeurs fondamentales et républi-
caines de tolérance, d’égalité et d’intégration.
Comment un établissement d’enseignement
supérieur comme le Cnam peut-il agir en faveur de
ces réfugiés?
En aval de l’urgence humanitaire que constituent la prise
en charge et l’accueil des familles et des individus, les
enjeux posés par la crise migratoire sont nombreux et,
pour un certain nombre d’entre eux, directement liés à
nos missions. C’est pourquoi j’ai lancé dès octobre der-
nier la mission «un métier pour les migrants », portée
au sein de l’établissement par Sylvie Ganne, afin de coor-
donner nos actions et nos initiatives.
Le premier champ que nous souhaitons couvrir est bien
évidemment celui de l’accompagnement des personnes
pour les aider à élaborer et à réussir leur projet profes-
sionnel et de formation. C’est notre cœur de métier et
nous devons sur ce point être exemplaires auprès des
migrants et des réfugiés qui arrivent en France, comme
nous le sommes depuis plus de 220 ans pour l’ensemble
Quelle peut-être la réponse d’un établissement d’enseignement supérieur et de recherche comme
le Conservatoire national des arts et métiers dans l’appel à la solidarité nationale du président de la
République ? Olivier Faron, son administrateur général, nous confie pourquoi il est important à ses
yeux que le Cnam s’engage auprès des migrants et des réfugiés, et nous détaille quelques-unes des
initiatives prises.
Vu d’ici... avec Olivier Faron
Nous devons être exemplaires
auprès des migrants et des
réfugiés»
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