Le Cnam mag' #6 - page 41

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Portfolio
Machines à dessiner...
attention au départ !
Après avoir conçu la scénographie de la station de métro Arts-et-métiers (ligne 11) en 1994, à l’occa-
sion du bicentenaire du Conservatoire, François Schuiten et Benoît Peeters posent leurs cartons
à dessins au Musée des arts et métiers. L’occasion, pour les deux complices et auteurs des
Cités
obscures
ou de
Revoir Paris
, de dévoiler une part de leur imaginaire en conviant les visiteurs à un
voyage initiatique entre objets scientifiques ou techniques et images rares ou inédites. Car c’est bien
d’un voyage dont il s’agit...
360 degrés
L
e quai d’embarquement a pris place, jusqu’au
27 février 2017, au Musée des arts et métiers. Sitôt
quitté la station de métro «Nautilus », dont l’at-
mosphère plonge d’emblée le voyageur dans les
entrailles d’une machine toute de cuivre vêtue, c’est l’in-
croyable scaphandre des frères Carmagnolle, prêté
pour l’occasion par le Musée national de la marine, qui
joue les contrôleurs d’un jour. Puis, débute le véritable
voyage dont l’itinéraire serpente entre les objets patiem-
ment choisis par les deux artistes dans les réserves du
musée et les illustrations de François Schuiten. Dans
une atmosphère intime, le voyageur quitte alors les che-
mins de traverses pour être irrémédiablement entraîné
à la frontière invisible entre l’univers fantastique du des-
sinateur des
Cités obscures
et le monde réel des
sciences et techniques. La machine, ici une majestueuse
locomotive type 231 Pacific, là une machine à dessiner
d’après nature dite « vitre italienne », plus loin un den-
dromètre pour mesurer le diamètre et la hauteur des
arbres... dévoile son pouvoir de fascination. Elle devient
aussi une source d’inspiration et révèle sa capacité à
provoquer l’imagination du dessinateur, qui a «
besoin
de sentir quels matériaux, quel projet, quel imaginaire
sont à l’œuvre
» dans une machine avant de s’en saisir.
Comme tout voyage celui-ci à malheureusement son ter-
minus, ou plus exactement son dessein : une salle de
dessin avec des tables, du papier et des modèles. Car,
pour François Schuiten, cette exposition n’a pour seule
ambition que de faire résonner le goût du dessin et le
plaisir qu’il peut procurer, de les mettre en scène.
Certainement parce que «
quelle que soit l’évolution des
outils, de la table à la tablette, le dessin n’est pas un acte
du passé, c’est une manière plus actuelle que jamais de
regarder le monde pour mieux le comprendre
».
YBoude
La création de l’affiche de l’exposition
Machines à des-
siner
a été photographiée à toutes les étapes de sa réa-
lisation. En exclusivité pour
le cnam mag’
, François
Schuiten nous livre les secrets de cette illustration, de
l’esquisse à la mise en couleur.
François Schuiten,
Benoît Peeters,
Machines
à dessiner
,
Casterman –
Musée des arts et
métiers, 2016.
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