Le Cnam mag' #6 - page 34

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All4One... et tous pour un !
Elles sont neuf start-up issues de l’École nationale du jeu et des médias interactifs numériques
(Enjmin). Neuf illustrations de la créativité et du désir d’entreprendre des auditeurs et auditrices
et anciens auditeur.rice.s du Conservatoire, et autant de jeux vidéo commercialisés ou en passe de
l’être. Pour accompagner ses diplômés et leur permettre de conduire leur projet jusqu’à la commer-
cialisation, l’école vient d’ouvrir un incubateur dédié.
Q
u’ils soient formés au sein du master jeux et
médias interactifs numériques (JMIN) ou du
mastère spécialisé jeu vidéo et transmédia
«
Interactive Digital Experiences»
(IDE) en partenariat
avec l’École des Gobelins, les étudiant.e.s de l’Enjmin
s’illustrent souvent par des projets de jeu plus ou moins
aboutis. «
Ces projets font partie de leur apprentissage.
Chaque année du cursus de master est axée sur la réali-
sation d’ébauches de jeux avec des équipes pluridiscipli-
naires, comprenant des étudiants issus des six
spécialités de l’école :
game design
, conception visuelle,
conception sonore, programmation, ergonomie et pilo-
tage de projet
», énumère Stéphane Natkin, directeur de
l’Enjmin et professeur du Cnam, chaire Systèmes multi-
média. Ils réalisent alors des
vertical slices
, c’est-à-dire
des sections du jeu représentatives de l’expérience
finale, que certains souhaitent continuer à développer
une fois leur diplôme en poche. Depuis la création de
l’école en 2005, plusieurs jeux vidéo ont ainsi été pro-
duits et commercialisés, au sein de grands studios
comme de façon indépendante.
Jeux ludiques et
serious games
à destination des
enfants comme des adultes…
Ce choix de l’indépendance, neuf groupes d’anciens
élèves l’ont récemment fait. Constitués en start-up, les
voici chacun.e à la tête de leur studio de conception
numérique.
Witty Wings
est sans doute celui qui a fait le
plus parler de lui : dédié à l’apprentissage de la lecture,
son jeu sur tablette,
SwapTales : Léon !
a remporté le prix
du concours de création de jeu vidéo au
Monaco Anime
Game International Conferences
, puis un financement
du Centre national du cinéma. À ses côtés,
Even[0]
,
Ascent Spirit
(lire p. 35),
Narcosis
,
A Normal Lost Phone
,
Prismatic
,
DragoDino
,
FairyTellMe
ou
Histoires animées
sont autant de jeux originaux, véritables illustrations de
la créativité et du désir d’entreprendre des anciens de
l’Enjmin. Mais aussi de la diversité des approches
puisqu’ils proposent autant des jeux pour enfants que
pour adultes, des jeux ludiques que des
serious games
.
All4One
, un incubateur pour soutenir la créativité
«
Certains de ces jeux n’ont pu voir le jour que six à sept
ans après la sortie d’école de leurs créateurs. Aussi,
nous réfléchissons depuis plusieurs années au modèle
économique qui nous permettra d’aider ces jeunes
concepteurs. Notre but est de montrer la capacité de
création des sociétés issues de l’école
», indique
Stéphane Natkin. C’est ainsi que l’incubateur
All4One
a
tout récemment vu le jour au sein de l’Enjmin, à
Angoulême, sur le Campus Image. Il accueille d’ores et
déjà une première start-up, Ebim, qui s’apprête à lancer
le jeu
Ascent Spirit
. Là, les concepteurs bénéficient de
prêt de matériel, de licences de logiciels, de conseils de
professionnels et d’enseignants, ainsi que de séances de
coaching liées à la création d’entreprise (conseils juri-
diques, techniques, comptable, marketing…). «
Pour
cela, nous nous appuyons sur les savoir-faire et les res-
sources de l’incubateur du Cnam à Paris ainsi que ceux
de la Fondation du Cnam
», note Axel Buendia, respon-
sable de l’incubateur et professeur à l’Enjmin. Dotés du
statut d’étudiants entrepreneurs, les jeunes startuppers
effectueront notamment leur stage de fin d’études au
sein de l’incubateur. Il leur faudra ensuite en moyenne
un an pour finaliser leur jeu.
À l’affût de toutes les belles opportunités, le Cnam s’est
associé avec le
Cologne Game Lab
et le programme
d’accélération allemand
SpielFabrique
. «
Nous avons la
volonté de développer des projets provenant des deux
écoles
», confie Stéphane Natkin. Encore en phase de
lancement, l’incubateur cherche aujourd’hui des finan-
cements et des sponsors intéressés par cette belle aven-
ture. «
Nous nous adressons à de petites équipes
débutantes, qui produiront des jeux courts
», signale
Axel Buendia. Et, si pour l’instant seuls sont accueillis
des projets de l’Enjmin et du
Cologne Game Lab
, à
termes ce programme pourra s’ouvrir aux étudiants
d’autres écoles. À suivre…
Aurélie Verneau
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