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si les politiques de mécénat, parfois ambitieuses et
généreuses — ainsi, la Fondation Orange mobilise plus
de 22 millions d’euros par an à travers ses 15 fondations-
pays — n’étaient là que pour « faire vendre », ce qui est
absurde.
Les programmes développés dans le cadre de la RSE
sont variés : protection de l’environnement,
formation, solidarité, actions sociales… Comment
distinguer ce qui relève plutôt de la RSE ou du
mécénat dont s’occupe une fondation d’entreprise?
Pour moi, cela n’a pas de sens de placer une cloison
étanche entre la RSE
stricto sensu
(RH, diversité et parité, environne-
ment, achats éthiques…) et la poli-
tique de solidarité portée par la
Fondation. Ce sont deux visages d’un même engagement
sociétal. Vu de l’extérieur, il n’y a guère de différence
entre des ateliers pour apprendre l’Internet aux familles,
organisés dans les boutiques, et le déploiement de pro-
grammes de formation numérique en Afrique. Bien sûr,
la RSE peut avoir aussi une dimension commerciale. Par
exemple si l’on déploie des offres spécifiques pour les
personnes handicapées, les personnes âgées, cela signi-
fie un chiffre d’affaire, alors qu’évidement le mécénat est
entièrement gratuit. Mais dans les deux cas, c’est la
dimension de service rendu qui est la première
motivation.
Dans son dernier rapport sur sa démarche RSE,
Orange affirme «
chercher à favoriser la transition
énergétique et écologique
». Par quelles actions cela
se traduit-il ?
Les nouvelles technologies sont bonnes pour l’environ-
nement, puisqu’elles permettent d’abolir les distances et
qu’elles transforment tous les actes de la vie. Par
exemple, les téléconférences ou le télétravail peuvent
apporter des gains considérables en matière de trans-
port. En même temps, l’explosion des usages est
consommatrice d’énergie. Il faut donc être très
volontaristes pour développer notre dimension «verte».
Cela veut dire limiter nos émissions de CO
2
et notre
consommation d’énergie, et d’autre part collecter et
recycler les terminaux usagés.
Quelles sont les ambitions d’Orange en matière
d’économie d’énergie et de recyclage?
Pour l’énergie, 75% de la consommation provient des
réseaux. Nous sommes donc mobilisés pour rendre
ceux-ci les moins énergivores possibles. Nous faisons
attention à nos critères d’achat, à la conception de nos
équipements, nous remplaçons les réseaux anciens, et
nous utilisons les matériaux les
moins consommateurs. Grâce à
tout cela, nous avons un
data cen-
ter
, en Normandie, qui est le moins
consommateur d’énergie d’Europe, et probablement du
monde.
Nous nous sommes aussi mobilisés sur l’immobilier :
pour nos bâtiments, en France, la consommation éner-
gétique a baissée de 40%, de 2006 à 2014. Sur la même
période, pour nos flottes automobiles, nous sommes
arrivés à réduire leur consommation de 16%. En 2020,
l’objectif d’Orange est d’avoir fait baisser les émissions
de CO
2
de 20% et sa consommation d’énergie de 15%
par rapport à 2006.
Sur le recyclage, nous avons un objectif pour 2020 qui
est difficile et demande une grande mobilisation
: récu-
pérer 30% des mobiles vendus par Orange. Et il y a
beaucoup à faire car pour l’instant nous sommes à 14%
environ. Pour vous donner une idée, en 2014 Orange a
vendu 13 millions de terminaux mobiles en Europe, et
nous en avons collecté 1,6 million.
Propos recueillis par Victor Haumesser
Grand angle
Il faut être très volontaristes
pour déve l opp e r no t r e
dimension «verte»